samedi 16 juillet 2011

Avant de rendre ma copie ....

Terminé ! Enfin ! Un mois sur une petite nouvelle de 10 pages à peine, c'est pas demain la veille que je pourrai aller chez Pivot et me vanter de mon rythme de travail ! (Existe-t-elle encore seulement, d'ailleurs, cette émission ?)

Au plus j'y pense, au plus je me dis qu'il aurait bien mieux valu ne jamais me risquer sur le périlleux chemin de l'écriture. Ce qu'elle est loin, l'époque de mes seize ans, quand j'écrivais à la mitraillette et me relisait à peine avant de soumettre ces gerbes de mots à mon entourage. Pourvu qu'ils aient mauvaise mémoire d'ailleurs, les amis en question !

Avant d'oser soumettre un texte à une revue, webzine ou autre éditeur, il est évidemment préférable de lire, relire, faire relire, laisser un instant reposer la chose tel un vin qu'on débouche vingt minutes avant le repas, plus un coup d’œil, plus une pensée. Ensuite, à nouveau lire et relire ! Mais comment donc faisaient les anciens pour pondre des chefs d’œuvre sans traitement de texte ? Entre l'instant où je termine une nouvelle et celui où je l'autorise vraiment à quitter mon ordinateur, ce n'est qu'élagage de tout ce qui est inutile ou redondant, corrections, allégement des phrases, recherche d'une meilleure fluidité, réécriture des dialogues, bouleversement complet de l'ordre des paragraphes, bref un sacré casse-tête ! D'autant qu'on finit par perdre le recul, fatalement, et à laisser passer des erreurs énormes qui sont sous notre nez depuis le début. (Heureusement qu'il y a des amis pour relire, merci à Mr B pour son aide !)


pc, notes et ratures : mon univers habituel

Quelque chose que j'ai pris l'habitude de faire pour rendre la corvée un poil plus plaisante, c'est de lire plusieurs fois le texte à voix haute (souvent dans les bois), écouter s'il "coule" bien, et gommer toutes les aspérités au passage. Aussi, j'aime saupoudrer mes nouvelles de références qui m'amusent, ainsi mon dernier texte, qui se déroule dans un climat de conflit, évoque-t-il le soldat Pyle (nom piqué au journaliste du roman "Un Américain Bien Tranquille" de Graham Greene) ainsi qu'un autre soldat (Greene, justement), et un troisième nommé Dino qui renvoie au "Désert des Tartares" de Buzatti, lu récemment pour la première fois seulement.

A propos de cette nouvelle, en voici les premières lignes, tant qu'à faire :

"D’une main étrangement figée dans les airs, le cadavre du haut de la butte semblait inviter à ce qu’on le rejoigne ne fut-ce qu’un instant, à moins qu’il n’ait simplement tenté de retenir son dernier souffle le moment venu. Après avoir somnolé tout l’hiver durant, l’eau dévalait à présent la pente tel un enfant libre, éparpillant la pierraille de ses doigts d’argent. Il n’était pas encore midi mais le ciel menaçant renvoyait l’image d’un crépuscule avancé, même les moustiques s’y étaient laissé prendre."

J'ai tout autant galéré avant de dénicher un titre potable : "Entre Deux Guerres Incertaines", en référence au "Entre Deux Mondes Incertains" de Sternberg, ben oui ... A présent, cette nouvelle est parée à voir du pays !

ps : J'ai également eu le plaisir de recevoir "ma" dessinatrice Marion pour quelques jours de travail sur le découpage de la bd. Etant tous deux amateurs d’œuvres on ne peut plus différentes dans le ton et le graphisme, il a évidemment fallu beaucoup de patience et de compromis pour enfin nous mettre d'accord. Je suis content d'être en cheville avec elle car c'est une personne qui a de l'humour et une sacrée culture, espérons donc que ce projet ira à son terme et nous satisfera l'un l'autre !

2 commentaires:

  1. Très intéressant et très sympa tes petites confidences sur ta manière de travailler (il faudra que je fasse pareil un de ces jours!).
    Mais je suis trop curieux: j'ai essayé de zoomer sur la photo mais impossible de découvrir quoique ce soit!! ;-)

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  2. Oui, fais de même ! Ca m'intéresse toujours aussi de lire ça chez les autres, les conditions idéales, endroits, ambiance dans laquelle ils écrivent ...

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