mardi 9 novembre 2010

Nouveaux projets et publications

Good grief, comme le temps passe !

Alors en guise de nouveaux projets, nous avons une bande dessinée en collaboration avec une fort talentueuse demoiselle du pays d'à côté (plus d'infos prochainement), et une adaptation "roman photo" d'une autre de mes nouvelles (en tout cas, ce sera tenté ! De là à dire si ça aboutira à quelque chose de montrable ...)

Cette dernière nouvelle ("Au large") vient justement d'être acceptée par la revue "Les Hésitations d'une Mouche", au sommaire de laquelle je retrouverai peut-être encore l'ami Stéphane Paul Prat (et de 3) !

Ci-dessous, une interview à laquelle je me suis prêté pour la promo du recueil collectif Psychose, dont vous pouvez par ailleurs retrouver la page Facebook avec extraits, autres interviews, etc. Les questions sont ici de Xavier Froment (merci à lui), autre auteur présent dans le recueil.

1) Est-ce que tu peux te présenter, d'où tu viens, depuis combien de temps tu écris ?

Sans grande surprise je crois, mon nom est Thomas
Darell. Je suis né il y a 30 ans dans une merveilleu-
se cité fort loin d'ici, Melbourne, en un quartier entouré par la rivière et d'énormes parcs où mes amis et moi jouions au Frisbee des heures durant. J'ai ensuite déménagé en Belgique à l'âge de 9 ans et quelques mois ... Le choc n'a pas été aussi important qu'on pourrait le croire - climatiquement si, ok ! - car à la maison nous parlions déjà autant français qu'anglais. Mais les enfants d'ici m'ont tout de même semblé fades, et l'intégration ne s'est pas faite du jour au lendemain. Peut-être est-ce à ce moment que j'ai écrit mes premières lignes, d'ailleurs, cela en français pour apprendre à écrire sans fautes ! Je suis depuis retourné à trois reprises en Australie, comme simple touriste d'abord, puis comme professeur de français freelance et baroudeur à vélo (je me suis par exemple amusé à rouler trois mois durant dans le désert ... Quel plaisir de se retrouver seul devant un feu de camp avec les yeux des coyotes qui brillent autour de soi, les serpents qu'on entend glisser pas très loin dans les ténèbres. Exquisite !). Mais l'essentiel de ma vie est en Belgique à présent, un pays dont j'aime l'humour décalé de ses habitants et un accès exceptionnel à la culture (tous les groupes viennent jouer ici, notamment, ce qui n'est pas le cas en Australie).

2) Quelle est ta méthode d'écriture? Tes insp
irations, les lectures qui t'ont donné envie d'écrire?

Dans la bibliothèque familiale, il y avait une collection de bouquins d'horreur Marabout qui m'attiraient étant gamin. Jean Ray, Thomas Owen, Michel de Ghelderode ... Au vu des couvertures effrayantes, je me disais qu'il s'agissait là d'œuvres interdites et scandaleuses, que jamais l'on n'aurait osé montrer à quiconque. Souvent, je subtilisais un de ces bouquins pour aller le lire seul dans un coin, à savourer le côté suranné, la poésie qui enrobait l'horreur, l'écriture minutieuse mais pas rébarbative pour autant. De là, j'ai découvert de grands classiques tels que la Machine à Remonter dans le Temps de Wells, l'immense Bradbury et ses innombrables chefs d'œuvre, probablement mon écrivain favori.

Sans surprise, mes premiers textes œuvraient donc dans ce registre horreur/science fiction. J'y rajoutais une bonne louche d'humour gras et de gore, histoire de faire rire les amis à qui je faisais lire ces premiers jets, qui ont bien entendu depuis tous terminés dans la corbeille ! Avec le temps, mes goûts se sont affirmés, j'ai lu Salinger, Sternberg, Coupland, Pahlaniuk, Howard Buten, Kerouac, Bukowski ... Et surtout j'ai commencé à me sentir moi-même face à ma "production", pas juste un plagieur. J'ai compris qu'écrire me libérait d'un poids, que c'était une véritable thérapie qui m'était nécessaire pour mieux cerner mes incompréhensions quant au monde, aux filles, la drogue, le temps qui passe.

Ma méthode de travail est simple : les idées arrivent sans prévenir, je les attrape au vol et les planque dans un sms ou au dos d'un ticket de train. Et à la maison, quand je le sens, je travaille ça sur le portable, rarement à la main hélas, même si j'aimerais beaucoup revenir à cette méthode antique.

3) J'ai souvent rêvé (un peu plus jeune) d'être né dans les années trente aux Etats-Unis pour pouvoir publier des nouvelles de SF dans les magazines quasiment légendaire de l'époque (Astounding Stories...), est-ce que tu penses être aux meilleurs lieux et époques pour écrire de l'imaginaire ou même pour écrire tout simplement?
L'époque et le lieu que tu cites, je les aurais bien faits miens, à vrai dire ! Sinon, je ne vais pas être très original sur ce coup : chez moi, avec un Amaretto à portée de main et un bon disque, cela me convient parfaitement. Surtout si c'est après une pénible journée au boulot ! Peut-être que j'ai besoin d'une vie peu excitante pour écrire, car dans le cas contraire (durant mon périple en Australie, quand je suis heureux avec mes amis), je suis bien souvent incapable de venir à bout du moindre paragraphe.

4) Comment as-tu pris connaissance du projet Psychose? Est-ce que tu réponds souvent à des appels à textes?
Oui, enfin c'est à dire que je parcours régulièrement le web pour y voir ce que les revues proposent, et quand je vois un appel qui correspond à un texte que j'ai déjà écrit, il m'arrive de me lancer. Je ne l'ai fait qu'à deux reprises, écrire en fonction d'un thème donné, et uniquement parce qu'il s'agissait de quelque chose d'assez modulable dont j'ai pu faire ce que je voulais (la musique, et la mode). Par contre, je trouve complètement idiots les AT qui exigent qu'on débute par telle phrase ou qu'il faille citer tel bled en cours d'histoire.

Psychose, j'y ai abouti pour avoir proposé un texte à Nolween Eawy du temps de son webzine "Songe d'une Plume". Ce fut une agréable surprise de voir ce projet se muer en recueil, d'autant que j'ai ainsi pu rencontrer d'autres auteurs talentueux que j'espère retrouver via de prochaines publications communes, si pas toujours autour d'un verre (nous sommes plutôt dispersés géographiquement).

5) Qu'attends tu de l'écriture?

A vrai dire, j'en attends aussi peu que de la vie elle-même. Ca fait très grand dépressif incurable ce que je dis là, peut-être ! Mais non ... Je pense avoir déjà vécu tellement de bonnes choses qu'il me semble parfois indécent d'en rajouter. Si tout s'arrêtait maintenant, je n'aurais certainement aucun regret, pas l'impression d'avoir perdu mon temps ou gâché ma chance. Bref, je prends ce qui arrive comme un bonus, sans pression, et surtout je ne m'interdis rien sous prétexte que c'est potentiellement casse-tête, que cela semble au-delà de mes compétences ou que sais-je. J'ai pour les semaines à venir un projet de bd avec une talentueuse illustratrice rencontrée via un forum, l'envie de publier une première nouvelle en anglais (le marché US semble tellement plus riche en magazines littéraire !) et l'écriture d'une nouvelle de loups garou, thème foireux par excellence il me semble, mais autour duquel je vais tenter de m'amuser un maximum !